AVANT-PROPOS

Ce premier numéro pour 2017 est marqué par la prédominance de deux thèmes : d’une part les conditions de la croissance économique en Afrique sub-saharienne et d’autre part la politique monétaire et les problèmes de la zone euro.

La francophonie voit son centre de gravité se rapprocher progressivement de l’Afrique, du Maghreb à l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Dans cette édition, c’est vers l’Afrique de l’Ouest que se sont tournés plus spécialement les regards des membres de l’Association. Cinq articles illustrent le thème des conditions de la croissance dans cette zone géographique :

« Les déterminants du développement des marchés boursiers en Afrique sub- saharienne » de Mamadou Konté, Mamadou Cissé, Jean-Jacques Birba et Thiernaud Behanzin s’est fixé pour objectif de rechercher les déterminants du développement des marchés boursiers en Afrique subsaharienne. A cette fin, neuf marchés boursiers de la région ont été étudiés et la capitalisation boursière en pourcentage du PIB a été utilisée comme indicateur de développement du marché boursier. Les résultats ont révélé que le taux de croissance économique, la capitalisation boursière retardée d’une période, la monétarisation, le taux d’inflation, le taux de rotation du marché boursier et le degré d’ouverture commerciale sont les déterminants du développement des marchés boursiers en Afrique subsaharienne. L’article a aussi montré l’imbrication mutuelle étroite de la croissance économique avec les marchés boursier et bancaire.

« Régime de changes et performances économiques en Afrique : Quelles leçons pour les pays de l’UEMOA ? » d’Abdoul Khadry Sall cherche à évaluer l’influence du régime de change sur les performances macroéconomiques afin d’en tirer des leçons pour les pays de l’UEMOA où la politique de change fixe caractérise le régime monétaire. Pour cela, une estimation en données de panel a été adoptée et effectuée sur 32 pays pour évaluer l’impact du régime de change sur les perfor- mances macroéconomiques pendant la période 1980-2010. L’auteur conclut que la croissance dans les pays en régime de change fixe est plus faible que celle dans l’ensemble des pays en régime de change intermédiaire. Quant au coefficient associé au régime de change flexible, il traduit que les pays en régime de change flexible pourraient avoir des taux de croissance plus élevés que les pays en régime de change intermédiaire. L’implication à tirer pour les pays de l’UEMOA est que la recherche d’un point d’ancrage nominal domestique permettrait le maintien de l’inflation à des niveaux faibles et stables tout en améliorant les performances de croissance.

Dans ce numéro