Depuis le début de la guerre civile de 1975, le Liban a toujours été victime de turbulences politiques et de problèmes de gouvernance. Le taux de croissance a connu une série de pics et de creux sans jamais suivre une trajectoire stable. Selon les données du UN-statistics, les taux les plus marquants et significativement négatifs sont ceux de 1975 soit -30.3%, de 1976, -30.3%, de 1988, -28.2% et de 1989, -42.5%. En parallèle, les pics ont été atteints en 1977, soit 83.3%, en 1984, 44.5% et 1991 soit 38.2%. À partir de 1992, ces taux sont descendus en-dessous de 10%, exception faite pour l’année 2009 où le taux était de l’ordre de 10.1%, pour atteindre en 2016 1%. Suivant les données des comptes nationaux de la banque mondiale, ce taux est passé à 2% en 2017 et estimé aux alentours de 2% en 2018.
Après l’accord de Taef, supposé mettre fin à la guerre civile en 1990, plusieurs évènements sont venus perturber la scène politique libanaise : l’assassinat du premier ministre Rafiq El Hariri en 2005, la guerre de juillet 2006, l’afflux des réfugiés syriens depuis la guerre civile qui a débuté en 2011, la vacance présidentielle de 2014 à 2016 et finalement, la difficulté de constituer un gouvernement, depuis les élections législatives du 6 mai 2018. Tous ces facteurs ont eu des retombées négatives sur le pays.
L’indice de compétitivité mondiale (ICM) édition 2017-2018, calculé par le forum économique mondial, a placé le Liban en 105ème position sur 137. Un recul de quatre places est souligné par rapport à l’édition 2016-2017. Il faut remarquer que plus une économie est compétitive, plus elle est apte à se développer rapidement. Cet indice est également révélateur du niveau de productivité essentielle à la prospérité du pays. Le niveau de productivité détermine quant à lui, le taux de rentabilité des investissements, élément déterminant de la croissance économique. L’ICM est calculé à partir d’une moyenne pondérée de plusieurs composants qui mesurent des aspects différents de la compétitivité. Le présent article ne retiendra que ceux qui font essentiellement faille au contexte libanais : l’environnement institutionnel, l’infrastructure, l’environnement macroéconomique et l’efficience du marché du travail. En effet, le classement du Liban sur les 137 pays considérés, par rapport à ces 4 piliers, est respectivement 124, 113, 133 et 109.