Inclusive growth and the social development : empirical investigation with the ECM models : Morocco’s case

El Mustapha Kchirid
Université de Marrakech

Lakhdar Adouka, Zohra  Bouguelli
Université de Mascara

l’Auteur de correspondance : Lakhdar Adouka, adoukal1966[AT]gmail.com

Résumé : La problématique de la croissance inclusive fait revivre les débats sur les politiques économiques de lutte contre la pauvreté et de développement durable dans les pays en développement. Afin de réduire sensiblement la pauvreté, le rythme rapide de la croissance n’est pas seulement nécessaire, il doit être durable, à long terme et à grande échelle dans tous les secteurs.

La pauvreté et la croissance ont été beaucoup discutées et analysées, séparément, par les décideurs politiques dans les décennies précédentes. Quant à la stratégie de croissance inclusive, celle-ci est une intégration de ces deux courants d’analyses, qui implique des relations entre la déterminante macro et micro économique de la croissance.

Cet article examine la nature de la relation entre l’environnement macroéconomique et les indicateurs de développement social, en utilisant d’abord la méthode de régression multiple et, par la suite, les modèles vectoriels autorégressifs, comme proposé par Toda Yamamoto (1995), dans le but de déterminer le sens de la causalité entre les principales variables macro-économiques, en prenant comme cas d’application le Maroc au cours de la période 1980–2011.

Par ailleurs, cette étude examine de façon critique le paradigme de la croissance inclu- sive, en explorant les stratégies de croissance inclusive mises en place par les décideurs politiques marocains. Cet examen permettra de voir si ces stratégies sont un mythe ou une réalité, grâce à l’identification et la hiérarchisation des contraintes spécifiques au Maroc, en matière de dépenses, de santé et d’éducation ainsi que la promotion de cette croissance durable et inclusive dans l’agriculture et le développement rural.

Mots-clés : croissance économique, pauvreté, croissance inclusive, causalité, VAR.

JEL Classification : I15, I18, I29, I39,  C59

INCLUSIVE GROWTH AND THE SOCIAL DEVELOPMENT : EMPIRICAL INVESTIGATION WITH THE ECM MODELS : MOROCCO’S CASE

 

Abstract : The problematic of inclusive growth revives the debate on economic policies against poverty and sustainable development in countries in development. In order to reduce poverty significantly, the rapid pace of growth is not only necessary; it must be sustainable in the long term and large scale in all sectors.

Poverty and growth have been much discussed and analyzed separately by policymak- ers in previous decades. As for the inclusive growth strategy, it is an integration of these two areas of analysis, which involves the relationship between the determining macro and micro economic growth.

This article examines the nature of the relationship between the macroeconomic envi- ronment and social development indicators, first using multiple regression method and, thereafter, autoregressive vector models, as proposed by Toda Yamamoto (1995) in order to determine the direction of causality between the main macroeconomic variables, taking as a case in Morocco in the period 1980–2011.

Furthermore, this study critically examines the paradigm of inclusive growth, exploring inclusive growth strategies implemented by the Moroccan policy makers. This review will determine whether these strategies are a myth or a reality through the identification and prioritization of specific constraints in Morocco, health and education expenditures and the promotion of the sustainable and inclusive growth agriculture and rural development.

Keywords : economic growth, poverty,  inclusive growth, causality, VAR.

Introduction

L’approche de la croissance inclusive reprend les débats sur les politiques écono- miques de lutte contre la pauvreté, tout en assurant un développement durable dans les pays en développement. Dans la dernière décennie, les pays asiatiques, en particulier la Chine et l’Inde, ont maintenu une croissance économique rapide et durable [Ghosh 2010]. La croissance à deux chiffres de ces économies dragons, a surpris le monde avec une très forte augmentation dans le PIB et le revenu par habitant, d’une part et, un impact négatif persistant sur la répartition des revenus [Ali 2007], d’autre part.

Les concepts de pauvreté et de croissance ont été, séparément, largement discutés et analysés par les décideurs, avant et un peu après le Consensus de Washington. Les décideurs politiques ont été une fois de plus mis au défi de répondre, avec célérité, aux besoins de la population, par des politiques économiques et une croissance guidée par le marché. La stratégie de la croissance désirée doit non seulement favoriser le secteur privé, mais doit, également, protéger le segment vulnérable de la société.

Après les turbulences économiques qu’a connu le monde, la croissance économique au Maroc s’est stabilisée en moyenne autour de 4,35% entre 2009 et 2010. Sur

la base de plusieurs expériences des pays en développement, on peut conclure que les périodes de forte croissance sont des périodes de stabilité macro-économique, mais, généralement, qui ne s’accompagnent pas de réduction de la pauvreté1.

De ce fait, nous examinons, de façon critique, les différents paradigmes de croissance proposés aux pays en développement par les pays développés ainsi que par ses organismes affiliés et les institutions financières. Pour cela les politiques économiques du consensus pré-Washington et du consensus des politiques de croissance pro-pauvres post-Washington ont été comparées. Cette comparaison nous permet de conclure à la faiblesse du paradigme de la croissance inclusive et de suggérer que la solution à ces faiblesses réside dans un réexamen des objectifs en faveur des pauvres du post consensus de Washington Post (PWC).

Les données de 1980 à 2011, issues de la base des données WDI, sont utilisées, pour observer l’existence ou non d’un trend de mécanisme de croissance pro pauvre. Un indice pour le développement social est élaboré. L’élaboration de cet indice prend en considération l’état de la santé, de l’éducation et de la gouvernance. Il nous permet d’examiner la mise en place d’un capital humain effectif, allant dans le sens d’une croissance inclusive pro-pauvres.

Dans cette étude nous appliquons le test de Wald modifié, proposé par Toda et Yamamoto (1995), sur un modèle VAR estimé par la méthode SUR (Seemin- gly Unrelated Regression). L’existence d’un lien de causalité unidirectionnelle de la croissance économique au développement social est examinée. Afin de tester l’hypothèse de la croissance inclusive allant vers un état de force de travail sain, efficace et hautement qualifié.