AVANT-PROPOS

C ’ est avec une réelle joie que nous remettons aux lecteurs le 11ème numéro de la RIELF. Numéro 2/2021 de la RIELF est unique à sa manière, car il traite entièrement des problèmes actuels et importants pour l ’ Afrique y compris la pandémie de COVID-19. Les articles qui y sont présentés concernent l ’ ensemble du continent africain, la Zone Franc, l’UEMOA, l ’ Afrique subsaharienne ou certains de ses pays. Courbe de Laffer de la relation entre la dette publique et la croissance en Afrique : importance de la qualité institutionnelle d’Idrys Fransmel OKOMBI concerne la question de l ’ existence d ’ un niveau d ’ endettement (point de retournement), au-delà duquel la dette publique commence à réduire la croissance économique. Toutefois, le seuil estimé varie selon les études et donne un aperçu incomplet du niveau d ’ endettement qui maximise la croissance. Selon l ’ auteur aucune étude n ’ a expliqué les causes de cette variation dans le contexte des pays d ’ Afrique. Cette étude vise à montrer que le seuil de la dette qui maximise la croissance dépend du niveau de la corruption, de la qualité de la démocratie et de l ’ efficacité du gouvernement. Pour y parvenir on a pris appui sur un échantillon de 45 pays africains, pour la période couvrant 1996–2018. Les résultats, obtenus par les méthodes d ’ estimations LSDVC et GMM-SYS suggèrent que les niveaux d ’ endettement public au-dessus desquels la croissance diminue, varient en fonction de la qualité des institutions. Plus précisément, lorsque la qualité institutionnelle est bonne, l ’ effet négatif de la dette publique sur la croissance se produit à des taux d ’ endettement plus élevés.

Dans L ’ endettement des pays de l ’ UEMOA à l ’ égard de la Chine, Thierry PAIRAULT constate que la conjoncture sanitaire de l ’ année 2020 a contraint le FMI et la Banque Mondiale à publier des informations qui autrement n ’ étaient pas rendues publiques pour justifier un allégement de la dette des pays dont l ’ endettement pourrait être jugé trop dangereux. Dans ces circonstances où tout se dit que ce soit pour louanger ou diaboliser les financements chinois en Afrique, l ’ auteur tente juste de rassembler les données disponibles en particulier celles nouvellement publiées, pour nous interroger sur le poids réel de la dette des huit pays de l ’ UEMOA à l ’ égard de la Chine, et sur la signification de cet endettement pour les stratégies de développement.

Dans ce numéro