Réflexions sur l’hypertrophie de la politique monétaire conduite par la banque centrale européenne

Introduction : « Les politiques monétaires actuelles me plongent dans un abîme de doutes »

C’est en ces termes, qu’en mai 2016, Jacques de Larosière traduisait le trouble suscité par l’évolution récente des politiques monétaires.

Réaction inquiétante d’un expert ayant assumé de lourdes responsabilités dans l’ordre monétaire international et euro- péen1. D’autant que ce trouble est assez largement ressenti et, souvent, exprimé en termes beaucoup moins nuancés. Certains n’hésitent pas, en effet, à dénoncer une folie collective des banques centrales [Artus et Virard 2016]. Les banquiers centraux, hier technocrates  inconnus,  seraient  devenus les nouveaux maîtres du monde. On compterait, aujourd’hui, sur leurs interventions pour faire repartir la croissance, combattre la déflation, résoudre les problèmes d’endettement des États, empêcher l’éclatement de la zone euro. Depuis 2008, ces banquiers centraux auraient cherché à éviter un désastre pire que celui de 1929 en injectant des milliers de milliards d’euros dans l’économie. Mais, en inondant de liquidités l’économie mondiale, ils l’auraient plongée dans une crise financière géante où chaque secousse serait suivie de répliques toujours plus désastreuses.

La Banque centrale européenne (BCE) est-elle atteinte par cette folie des banques centrales ? Sa politique nous conduit-elle vers l’abîme de doutes évoqué par Jacques de Larosière ?

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